lundi 3 octobre 2011

MISE EN OEUVRE DES NOUVELLES DIRECTIVES OMS SUR LA PTME : DIFFICULTÉS D’APPROPRIATION OU RETICENCES CHEZ LES FEMMES ENCEINTES SÉROPOSITIVES AU CAMEROUN ?


Le Cameroun, avec une prévalence de 5,1% au VIH se trouve dans un contexte d’épidémie généralisée. En 2010, la séropositivité des femmes aussi bien en consultation prénatale qu’en salle d’accouchement tournait autour de 7%.
Depuis 2009, le pays a adopté les nouvelles directives sur la PTME suite aux recommandations de l’OMS. Trois importantes recommandations entre autres avaient été faite sur, d’une part la systématisation  de la prophylaxie ARV dès la 14ème semaine de grossesse, la gratuité du comptage des CD4 et d’autre part l’allaitement maternel exclusif protégé pendant les 06 premiers mois de vie. De Janvier 2010 à Juin 2011, KidAIDS-Cameroun a accompagné 198 femmes séropositives indigentes suivies dans trois CTA (Centres de Traitement Agrées) à Yaoundé. Dans ce groupe, nous avons observé le niveau d’appropriation des directives nationales.

En collaboration avec l’équipe de soins des  services PTME des CTA partenaires, des conseillers psychosociaux identifiaient les femmes en consultation prénatale. Celles recrutées dans la cohorte bénéficiaient entre autre de : écoute et conseils, participation aux groupes de paroles, éducation nutritionnelle, visites à domicile, soutien social à travers le financement des ordonnances médicales, des examens biologiques (charge virale et sérologie torch), des moustiquaires imprégnées et du lait artificiel pour celles en situation d’urgence.
En entretien individuel, nos conseillers vérifiaient le degré d’appropriation des nouvelles directives PTME à travers 04 indicateurs : le démarrage de la prophylaxie dès la 14ème semaine de grossesse, le bilan biologique, le démarrage de la prophylaxie chez les bébés exposés, le choix éclairé pour l’allaitement protégé.

Sur 198 bénéficiaires,  les résultats suivants ont été enregistrés :
-       Prophylaxie 14ème semaine : aucune femme enceinte ne déclarait avoir commencé la prophylaxie à 14 semaines,
-       Gratuité des bilans biologiques : aucune femme enceinte ne déclarait avoir reçu un bilan gratuit,
-       Prophylaxie chez les bébés exposés : l’ensemble des bébés nés pendant la durée du projet ont effectivement reçus les ARV à la naissance,
-       Allaitement : seulement 5 bébés sur 105 nés pendant la durée du projet ont été allaité par leurs mamans et les mamans en attente d’accouchement sont réticentes à plus de 90% à l’allaitement protégé.

En outre, la quasi-totalité des femmes expriment l’absence de cohésion des messages dans les formations sanitaires.

Une vulgarisation des nouvelles recommandations est nécessaire tant au niveau hospitalier que communautaire pour une harmonisation des pratiques.
Communication et mobilisation au niveau des interventions communautaires pour améliorer le niveau d’appropriation des recommandations.

M.J. ATANGANA-NDZIE

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